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Neurologie générale versus spécialisée

vignette avec titre de l'actu neurologie générale versus spécialisée

A propos de deux patients, présentant l’un une suspicion de maladie de Parkinson, et
l’autre une douleur du membre supérieur attribuée à une malformation veineuse de
l’épaule, Araujo et coll. (Pract Neurol 2024 ;24 :532-534) illustrent l’importance de la
communication entre les différents sur-spécialistes, et les risques des raisonnements en
tunnel.

Le nécessaire développement des surspécialités en lien avec l’évolution des
connaissances comporte en lui-même un risque majeur d’isolement de chacun dans son
mode de raisonnement et d’investigation, au détriment de la prise en charge du patient.

C’est l’occasion pour Steven Lewis, dans un éditorial d’accompagnement (Pract
Neurol 2024 ;24 :530-531), de plaider pour la neurologie générale, plus que jamais
indispensable à l’assemblage des pièces du puzzle, qu’il assimile au continent principal de la
discipline neurologique, dont l’objectif est, et sera, d’établir des ponts entre les sur-
spécialistes isolées sur leurs îlots. Combat d’arrière-garde ou rappel salutaire de la
complexité de la discipline ? Chacun appréciera

Ces écueils et risques que courent les spécialistes, comme les généralistes, sont aussi
fréquents. Voir toujours midi à sa porte, c’est à dire tout reconnaître comme relevant de sa
discipline et garder des œillères, comme ne pas tenter de déchiffrer ce qui pourrait orienter
vers la spécialité adéquate aboutit fréquemment à une balade de spécialiste en spécialiste,
au détriment du patient, voire de l’urgence du diagnostic, quand on connait les délais de
rendez-vous de chacun(e) d’entre eux. Le spécialiste, quel qu’il soit, a aussi une mission de
réorientation d’un patient pour une pathologie qui serait plus aisément attribuable à une
autre discipline. Le cas est d’observation courante en neurologie comme il doit l’être autant
dans la pratique d’autres spécialités.