Les troubles neurologiques fonctionnels
Les troubles neurologiques fonctionnels (TNF), dont la prévalence est proche de
1/1000, et qui représentent 10% des consultations de neurologie générale, sont de mieux
en mieux reconnus et individualisés comme tels. Néanmoins, les patients atteints de TNF
payent un lourd tribut à la iatrogénie, parfaitement détaillé dans une revue générale qui leur
est consacrée par Mcloughlin et coll (Brain 2025: 148; 27–38). Ils relèvent ainsi, en les
détaillant par pathologie, les effets secondaires induits par les erreurs diagnostiques,
investigations inadaptées et thérapeutiques intempestives, avant que ne soit reconnu le
TNF. Ils insistent notamment sur les difficultés des soignants à reconnaître ces pathologies et
à les prendre en charge, en faisant fi de certains préjugés.
Ce travail fait écho à celui de Ball et coll (Brain 2020 :143 ; 2895-2903) qui soulignait
déjà la fréquence des troubles cognitifs fonctionnels (TCF) sous-groupe des TNF,
diagnostiqués trouble cognitif mineur (MCI) à tort comme de potentielles maladies
neurodégénératives. Ceci doit rendre le neurologue encore plus vigilant, à l’heure où
arrivent de nouvelles thérapeutiques destinées aux formes précoces de la maladie
d’Alzheimer. L’étude de Carrarini et coll (Eur J Neurol. 2025 Feb;32(2):e16591) a montré que,
sur une cohorte de 356 patients diagnostiqués MCI, plus des deux tiers n’étaient pas
confirmés comme évolutifs après trois ans. Comme pour les troubles neurologiques
fonctionnels moteurs, sensoriels ou épileptiformes, il existe des critères diagnostiques
simples permettant un diagnostic positif de ces TCF, élément crucial de leur prise en charge
la mieux adaptée. Quels qu’ils soient, les troubles neurologiques fonctionnels ne sauraient
plus être considérés comme un diagnostic d’exclusion et devraient pouvoir bénéficier d’une
prise en charge spécifique.
Pour en savoir plus sur l’étude :