AVC

Qu'est-ce qu'un accident vasculaire cérébral (AVC) ?

Les AVC sont les urgences neurologiques les plus fréquentes et souvent les plus graves. Un AVC, ou « attaque cérébrale » est un événement aigu dû soit à l’oblitération d’un vaisseau sanguin (une artère le plus souvent, on parle alors d'infarctus cérébral), soit, plus rarement, à une hémorragie cérébrale ou méningée.

Les infarctus cérébraux et les accidents ischémiques transitoires (AIT) forment plus de 80 % des AVC.

Le cerveau ne dispose d’aucune réserve énergétique. Quand un vaisseau cérébral se bouche, la partie du système nerveux qu’il irrigue ne reçoit brutalement plus l’oxygène et le glucose indispensables à sa survie et à son fonctionnement. Quand l’arrêt du flux sanguin est durable (au delà de quelques minutes à quelques heures) le cerveau touché subit des lésions irrémédiables avec mort cellulaire et constitution d’une zone de nécrose : l'infarctus. Quand le flux sanguin se rétablit suffisamment rapidement on parle d’accident vasculaire transitoire (AIT). Dans les premières heures qui suivent l’occlusion artérielle la taille de l’infarctus s'élargit progressivement d’où l’extrême urgence de l’intervention thérapeutique. Comme chaque partie du cerveau a un rôle bien défini, l’oblitération d’une artère particulière (branche de l'artère carotide, ou du système vertébrobasilaire) entraîne des symptômes bien précis.

Les hémorragies cérébrales et méningées sont responsables de 20 % des AVC. Elles sont très souvent dues à l’hypertension artérielle. L’hémorragie cérébrale provoque la formation d’un hématome, collection sanguine qui comprime les structures cérébrales normales et les détruit ou les empêche de fonctionner correctement. La rupture d’une malformation artérioveineuse dans le tissu cérébral a les mêmes conséquences. La rupture d’un anévrisme artériel dans les espaces péricérébraux constitue une hémorragie méningée.

Comment se manifeste un accident vasculaire cérébral ?

Les AVC sont d'autant plus fréquent que l'âge augmente mais 25 % des personnes atteintes ont tout de même moins de 65 ans.

Environ 150 000 AVC et AIT surviennent annuellement en France, avec des conséquences souvent lourdes en termes de handicap physique, familial et social. Tout le monde doit connaître les symptômes qui peuvent révéler un accident vasculaire cérébral. Pour soi, et pour les autres. En effet le sujet victime d’AVC peut ne pas être en mesure d’agir ou même de reconnaître ce qui lui arrive du fait du déficit qui le touche. A la grande différence de l’infarctus cardiaque, qui est douloureux mais n’empêche pas d’agir et donc de prévenir dans la plupart des cas, l’AVC n’est pas douloureux. Il peut en outre entraîner d’une minute à l’autre une paralysie, un trouble du langage ou de la conscience qui ôte les capacités d’appeler les secours.

Or l’alerte doit être donnée immédiatement en cas de survenue soudaine, brutale, d’une faiblesse de la moitié du corps, d’un trouble sensitif d’un côté, d’un trouble de la vue dans une partie du champ visuel ou dû à une cécité d’un œil. Un trouble soudain du langage (ne pas trouver ses mots, bafouiller, ou ne pas comprendre le langage d’autrui), une maladresse aiguë d’un membre, un trouble brutal de l’équilibre, sont aussi des signes d’alerte d’AVC en constitution. Enfin une céphalée aiguë, inhabituelle, intense, ou un trouble de conscience d’installation rapide peuvent témoigner d’une pathologie vasculaire cérébrale, plus souvent une hémorragie cérébrale ou méningée qu'un infarctus. Dans certains cas les symptômes alarmants régressent spontanément en quelques minutes ou dizaines de minutes : on parle alors d’AIT.

Les AIT ont une valeur d’alerte tout aussi urgente que les AVC car ils en annoncent souvent la survenue dans les heures qui suivent et imposent donc un bilan diagnostique et une prise en charge thérapeutique préventive capitale.

Comment fait-on le diagnostic ?

Pour faire le diagnostic d’AVC il faut d’abord le suspecter : brutalité des signes d’installation, éventuels AIT l’ayant précédé, symptômes et signes témoignant d’une atteinte focale du cerveau correspondant à l’artère bouchée, ou à l’hématome. Par exemple hémiplégie droite et trouble du langage en cas d’occlusion d’une branche de l’artère carotide interne gauche. Souvent le témoignage des proches est important pour reconstituer les événements que le malade ne peut plus raconter. Une fois suspecté par l'interrogatoire et l'examen clinique il faut impérativement affirmer l’AVC par le scanner ou l’IRM. Seuls ces examens peuvent déterminer si l’AVC est ischémique (occlusion artérielle) ou hémorragique (rupture d’un vaisseau). La précision est indispensable à la prise en charge thérapeutique en extrême urgence.

Le diagnostic de mécanisme (s’agit-il d’une occlusion artérielle due à l’athérosclérose, d’une embolie d’origine cardiaque, d’une complication de l’hypertension artérielle, d’une cause rare d’AVC ?) peut être fait immédiatement dans certains cas par exemple sur un simple électrocardiogramme mais il peut nécessiter d’autres examens complémentaires radiologiques, biologiques, ou échographiques. La détermination du mécanisme est indispensable à la prévention secondaire pour tenter d’éviter toute récidive.

Quelle est la prise en charge ?

La prise en charge en urgence des AVC doit se faire en centre spécialisé : l'unité neurovasculaire (UNV) ou au moins un service d'urgence en liaison avec une UNV. Pour ce faire et comme il s’agit d’urgences extrême où chaque minute compte (le temps c’est du cerveau), il faut connaître dès la suspicion d’AVC où se trouve l’UNV la plus proche. C’est le rôle du 15 (SAMU) que de détecter parmi les appels ceux qui correspondent à une suspicion d’AVC et d’orienter le patient au mieux et par le moyen le plus rapide.

La prise en charge du patient victime d’AVC est une véritable course contre la montre. Il faut accueillir et examiner le malade, évaluer ses fonctions vitales, lui faire les examens biologiques nécessaires pour l’administration de traitements puissants mais dangereux (thrombolyse intraveineuse), et réaliser une imagerie (scanner ou IRM) permettant d’affirmer la nature ischémique ou hémorragique de l’accident.

Les décisions thérapeutiques sont prises immédiatement au vu des résultats, après avoir dûment informé le patient ou ses proches du diagnostic et des enjeux du traitement. Toutes ces étapes doivent être effectuées dans un temps le plus bref possible pour raccourcir au maximum le délai d’administration du traitement. Elles nécessitent une coordination bien rôdée entre de nombreux acteurs.

L’unité neurovasculaire est le secteur hospitalier qui rassemble les professionnels spécialisés dans la prise en charge des AVC : neurologues, infirmières et aide-soignantes, kinésithérapeutes, orthophonistes, ergothérapeutes et neuropsychologues sans oublier l’assistante sociale. La prise en charge thérapeutique d’un patient ayant subi un AVC est complexe et repose sur des personnels formés à cette pathologie particulière. Dans certains cas des interventions thérapeutiques surspécialisées sont nécessaires reposant sur une collaboration étroite avec les neurochirurgiens et les neuroradiologues.

Plus de la moitié des patients ayant fait un AVC rentrent chez eux après l’hospitalisation aiguë. De nombreux patients nécessitent néanmoins un séjour en centre de rééducation neurologique et une prise en charge kinésithérapique et orthophonique de longue durée, même après leur retour à domicile.

FAQ

Que faire en cas de suspicion d'AVC ou d'AIT ?

Appeler le 15 qui orientera le patient vers un centre faisant partie de la filière neurovasculaire locale, le préviendra, et déterminera le moyen le mieux adapté pour s'y rendre le plus rapidement possible.

Quels sont les facteurs de risque des AVC ?

Il y a des facteurs modifiables, que l'on peut éviter ou corriger, et des facteurs non modifiables comme l'âge, le sexe masculin (avant 55 ans), les antécédents personnels et familiaux de maladie cardio ou neurovasculaire. Les principaux facteurs de risque modifiables sont l'hypertension artérielle, la consommation de tabac, le diabète, l'hypercholestérolémie, l'obésité et l'absence d'exercice physique, les troubles du rythme cardiaque.